1. |
1- Le 18 mars
05:37
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C'est le 18 mars, il est huit heures,
Un camarade frappe à ma porte.
“Ça y est c'est le coup d'état.
Ils enlèvent les canons d'la Butte !”
Il est tôt mais j’suis matinal,
J’me costume en garde national,
J'descends l'escalier quatre à quatre
Et je me précipite à Montmartre.
Je traverse le boulevard,
Je déboule Place Pigalle,
A la hauteur du Moulin Rouge
(Le rendez-vous des oiseaux de nuit
Et des étrangers en goguette).
Là je vois une trentaine de personnes,
Des p'tits bourgeois pour la plupart,
Qui regardent :
Une pièce d'artillerie
Est braquée sur la rue Lepic.
Autour du canon,
Cinq artilleurs,
Sans commandant
Un peu hésitants,
Moi j'entame la conversation
Avec un des badauds qui est là
Quand tout à coup j'entends des cris.
J'me r'tourne
et je vois un groupe de gosses
Agglutinés sur le canon.
Ils le poussent, ils le font rouler
Et ils avancent, sur le boulevard.
Les jeunes canoniers sont partis.
Mais v'là que descend d'la rue Lepic
Une troupe de cavaliers :
C'est l'Etat Major de Vinoy.
Ils se font huer
Par l'attroupement,
Qui entre temps,
Est devenu imposant.
Vinoy et sa petite cavalerie
Prennent la fuite par la rue Fontaine,
Poursuivis par une bande de mômes
Qui frappent les chevaux à coups de
baguette :
Tu parles d'une retraite !
Je m'enfonce dans la foule,
J'arrive rue des Abbesses,
Je suis arrêté par la cohue,
Y a des chevaux, des canons partout :
“Vive l'armée, vive la République !”
Toute le monde crie,
on stoppe le convoi,
On détache les pièces d'artillerie,
Les artilleurs avec les chevaux
Repartent vers le centre de Paris.
Moi je remonte rue Thérèse
d'où descend une troupe d'infanterie,
Avec deux ou trois fédérés,
On se met à crier “Vive l'armée !”
Les soldats sont un peu surpris,
Puis un peu ravis.
Ils s'mélangent avec nous,
C'est des hommes du 132ème
,
Y en a qui mettent la crosse en l'air,
Y en a qui nous donnent leur chassepot.
On d'vient copains,
On fraternise.
J'repars vers la Butte,
Là c'est l'chaos,
Tout le monde crie,
Tout le monde veut donner son avis,
C'est le tintamarre,
On comprend rien,
Trois ou quatre officiers sont là,
On pourrait en faire des otages
Mais on le fait pas,
J'sais pas pourquoi.
A ce moment-là accourt vers nous
Un garde national sans képi.
Il nous crie que la Butte est bloquée
Par une troupe de chasseurs à cheval
Et qu’on pourrait s'faire ramasser.
Ça jette un froid.
“Ils tireront pas !”
Nous crie un assistant civil :
“Le peuple et les soldats,
Le peuple et les soldats
C'est pareil, c'est des frères,
C'est pareil c'est les mêmes !”
Une grande acclamation s'élève :
“Tous républicains !”
Roulement de tambour.
On s'entremêle,
On descend la ruelle.
Moi je suis au 12ème rang,
Face à nous un gendarme à cheval.
On dégaine les premiers,
On descend son canasson,
Derrière lui c'est la dispersion,
On évacue le chef d'escadron.
Des gens du quartier
Viennent flairer la monture :
En état de siège la viande est rare.
En état de siège la vie est dure.
Je m'inquiète pour les canons,
Je remonte vers le parc,
Ils sont là, abandonnés,
La gueule orientée vers Paris.
Y a aussi cinquante gendarmes
A qui on a pris leurs fusils,
Et puis une douzaine de gamins
Et deux gardes nationaux
Avec des pétoires à piston.
Cinquante gendarmes
Neutralisés
Par deux pékins armés de jouets !
On trouve un détachement de la garde,
On leur confie les prisonniers.
Cette fois Montmartre est prise.
Je descends rue de Clichy
Et je file,
Je file
Vers le cœur de Paris.
Partout les mêmes cris,
Hôtel de Ville, Rue de Rivoli :
“Vive l'armée, Vive la Commune !
Vive la République !
Vive la République !”
Les gardes ont repris leurs uniformes,
La Garde nationale se reforme.
Je repars
Vers la mairie d'Asnières,
Là on me dit qu'y a deux généraux
Qui ont été pris et fusillés :
“Lecomte et Thomas.”
“Comment fusillés ?”
“Comment ? Comme ça...”
Je repars vers Montmartre,
J'arrive rue des Rosiers
Et là je tombe sur Charles Gérardin :
“Est-ce que c'est vrai ?”
“J'ai vu les corps”
“Quand même, fusillés...
c'est un crime.”
“Tais-toi ou c'est toi qu'on fusille !”
Gérardin est un brave type
Mais il a l'air hors de lui,
Et c’est quelqu’un qui a des principes,
Il est capable de faire c'qu'il dit.
Je repars vers la place Blanche,
Y a des bataillons de Montmartre,
Francs-tireurs de province
Aux costumes dépareillés,
Y a même deux soldats belges,
Des anciens de la campagne du Nord.
Un officier de la Garde crie :
“À l'Hôtel de Ville !”
La colonne s'ébranle,
Moi aussi.
Mais en arrivant,
On constate avec dépit
Que tout vient d'être évacué
Par les gendarmes de Valentin
Et par les hommes de Jules Ferry.
C'est le soir.
Je m'en retourne aux Batignolles.
Je vois une affiche,
Un placard du gouvernement :
“Qui sont-ils ? Des communistes ?
Des espions Prussiens ?
Des Bonapartistes ?
Ou bien les trois ensemble ?”
Ça c'est la prose de Jules Favre,
Ou de Jules Ferry,
C'est de la prose de Jules, ça,
C'est de la prose de nuls, ça...
Comment peut-on être à la fois
Prussien, monarchiste et coco ?
Comment peut-on être à la fois
Prussien, monarchiste et coco ?
On veut juste des réformes :
L'Eglise et l'Etat séparés,
L'école obligatoire pour tous,
Le service militaire plus court,
Le rétablissement du divorce...
N'empêche que Paris est à nous,
Paris est à lui, à lui-même,
Paris s'appartient, la nuit tombe.
La Commune tient l'Hôtel de Ville.
L'Etat a filé à Versailles.
On a conservé les canons.
Et maintenant alors,
Qu'est-ce qu'on fait ?
On a fait une révolution
Et on l'a même pas fait exprès.
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2. |
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Together we are strong
and we keep it rollin’ on
and we won’t stop for none
unless that none be someone
Together we are strong
and we keep on marchin’ on
and we won’t stop for none
unless that none be someone
Wait a minute this revolution didn't
come out of a vacuum
We’ve been at this for 7 years at least
so rally up and organize
1864
1st international Congress
London September 28th
Presided by Edward Beasley
In attendance
Irish, Polish
Italian republicans
German Socialists
Proudhonists, Blanquists
In the back, Karl Marx
perhaps the spark
one of the sparks
could be a spark
At least a start…
Together we are strong
Like I said,
we’ve been at work for our rights
creating barricades for all these years
and no matter how wide Haussmann
makes these streets
he will never thin our ranks!
I got you
you got me
together we gon’ we gon’
We gonna get you what you can’t
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3. |
3- Elisabeth Dmitrieff
07:40
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Prénom : Elisabeth
Patronyme : Dmitrieff
Née en Russie en 1851
D'une infirmière
Et d'un propriétaire terrien
Prénom : Elisabeth
Patronyme : Dmitrieff
Fille, donc, illégitime
De l'opulence
Et de la pauvreté
Comme l'amour, dit la légende
Comme l'amour
1 mètre 66
Couleur des yeux : gris bleus
Front : un peu découvert
Cheveux : châtains
Nez : bien fait
Bouche : moyenne
Menton : rond
Visage : plein
Prénom : Elizabeth
Patronyme : Dmitrieff
Milite jeune
Au sein des cercles socialistes
Mariage blanc
Avec un colonel
Peut voyager à l'étranger
A Genève elle s'inscrit
A l'Association Internationale
des Travailleurs
Des travailleuses
Chargée des travailleuses
à la section des dames
Fort courant féministe
à la section des dames.
Voyage à Londres
Rencontre Jenny la fille de Karl Marx
Amitié avec Karl Marx
Et sa fille Jenny Marx
Envoyée à Paris par Karl Marx
Observer la Commune de Paris.
Voit
la Commune
Vit
la Commune
Voit
la Commune
Participe activement
à la Commune de Paris
Syndique les travailleuses
De la Commune de Paris
Prénom Elisabeth
Patronyme Dmitrieff
Fonde avec la dénommée
Nathalie Le Mel
l'Union des Femmes
pour la Défense de Paris
Met en place
Des ateliers
Coopératifs
Pour les femmes
Au chômage
Pour les couturières
Couturières à domicile
Que les femmes au chômage
puissent travailler à domicile
Travailler
Sur le principe
De l'association
Travailler
Vendre le produit de son travail
Librement
Directement
Sans intermédiaire
Sans patron
Libre de fixer soi-même les prix
Dans la rue
Au combat
Combat dans la rue
Flamme rouge
Femme aux pistolets en robe rouge
Ceinture crénelée de pistolets
Flamme en robe rouge
Femme crépitante au cœur battant des
barricades
Femme en rouge attirant les adorateurs
Corps imprenable
Pas un fils du peuple qui l'ait eue à lui
Peut-être qu'elle aimait mieux les filles
du peuple
Prénom Elisabeth
Patronyme Dmitrieff
Condamnée par contumace à la
Déportation par le Conseil de Guerre
Les Versaillais
Perdent sa trace
Fille de l'air
Echappe à la police
Possède de l'argent
Achète un hôtel en Suisse
Recueille toutes sortes de gens
Des exilés
Des condamnés
Des fédérés
Des indigents
Retour en Russie
Retrouve son mari
Décès de son mari très peu
de temps après
Probablement par empoisonnement
C'est l'Intendant
C'est l'Intendant que l'on condamne
c'est l'Intendant c'est évident
Déportation
Déportation en Sibérie
de l'Intendant coupable
Rejoint l'Intendant
Rejoint L'Intendant par amour
en Sibérie dans sa relégation
Prénom Elisabeth
Patronyme Dmitrieff
Fille illégitime de la richesse
et du dénuement
Continue sa vie et meurt probablement
Mais personne ne sait quand
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4. |
4- La canaille
03:35
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Dans la vieille cité française
Existe une race de fer
Dont l'âme comme une fournaise
A de son feu bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais ils n'ont qu'un taudis
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
Ce n'est pas le pilier du bagne,
C'est l'honnête homme dont la main
Par la plume ou le marteau gagne
En suant son morceau de pain
C'est le père enfin qui travaille
Les jours et quelquefois les nuits.
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
C'est l'artiste, c'est le bohème
Qui sans souper rime rêveur
Un sonnet à celle qu'il aime
Trompant l'estomac par le coeur.
C'est à crédit qu'il fait ripaille
Qu'il loge et qu'il a des habits.
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
C'est l'homme à la face terreuse
Au corps maigre, à l'œil de hibou,
Au bras de fer à main nerveuse
Qui sortant d'on ne sait pas où
Toujours avec esprit vous raille
Se riant de votre mépris
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
C'est l'enfant que la destinée,
Force à rejeter ses haillons
Quand sonne sa vingtième année
Pour entrer dans nos bataillons.
Chair à canons de la bataille
Toujours il succombe sans cris...
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
Dans la vieille cité française
Existe une race de fer
Dont l'âme comme une fournaise
A de son feu bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais ils n'ont qu'un taudis
C'est la canaille
Eh bien, j'en suis !
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5. |
5- Le temps des cerises
06:55
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Texte : Jules Vallès (éditorial du Cri du peuple - 26 mars 1871)
Quelle journée !
Ce soleil tiède et clair qui dore
la gueule des canons,
Cette odeur de bouquet,
Le frisson des drapeaux !
Le murmure de cette révolution
qui passe tranquille et belle
comme une rivière bleue,
Ces tressaillements,
Ces lueurs,
Ces fanfares de cuivre,
Ces reflets de bronze,
Ces flambées d'espoir,
Ce parfum d'honneur,
Il y a là de quoi griser d'orgueil
et de joie l'armée victorieuse
des Républicains.
O grand Paris !
Lâches que nous étions.
Nous parlions déjà de te quitter et de
nous éloigner de tes faubourgs qu'on
croyait morts.
Pardon, patrie de l'honneur, cité du
Salut, bivouac de la Révolution.
Quoi qu'il arrive,
Dussions-nous être de nouveau vaincus
et mourir demain,
Notre génération est consolée.
Nous sommes payés de vingt ans
de défaites et d'angoisses.
Clairons, sonnez dans les vents !
Tambours, battez aux champs !
Embrasse-moi, camarade, qui as
comme moi, les cheveux gris !
Et toi, marmot, qui joues aux billes
derrière la barricade,
Viens que je t'embrasse aussi !
Le 18 mars te l'a sauvé belle, gamin !
Tu pouvais comme nous
Grandir dans le brouillard,
Patauger dans la boue,
Rouler dans le sang,
Crever de faim et crever de honte,
Avoir l'indicible douleur des déshonorés.
C'est fini !
Nous avons saigné et pleuré pour toi.
Tu recueilleras notre héritage.
Fils des désespérés,
Tu seras un homme libre.
Texte : Mike Ladd
What a day what a day
What a week what a week
What 10 weeks indeed and how we
changed speech
March 18 the creaking of Spring
How it kicked in the door and we
began to think
It had been a cold winter,
the coldest of all
Feeding on rats and dogs since the Fall
But with March came the thaw
And the rise of us all
Claiming the streets and the
old bourgeois halls
This thick city, with poverty sorrow
High in the hills down in the town’s
marrow
But with love in its heart
And fire in its spirit
After years of hard struggle
Our time is here
From chassepots to violins
Canons to accordions
Technical skills and our luxurious
intentions
Luxury to live not just to survive
Luxury to fight even if we may die
Our life is this! to stroll, to ponder
To take in the theatre, to work, then
meander
At least for a moment while Bordas
sings songs
The Tuileries is free! free for us all
This is our city! the gates are all down
The barricades are up protecting our
town
What a day what a day
What a week what a week
What ten weeks indeed oh how
we changed speech
How we changed thoughts!
How we changed spirit
How we changed the whole world
And let our people hear it
We will never forget
Now let our energy rise
Let all the children learn
our communal life
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6. |
6- Les œuvres
04:35
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Il est juste
Il est juste
Que la propriété
fasse sa part de sacrifices
Il est juste
juste
juste
juste
juste
Que la propriété
fasse sa part de sacrifice
Il est juste
que
la
Propriété
Que la propriété
fasse sa part de sacrifice
Il est juste
que
la
Propriété
Que la propriété
fasse sa part de sacrifice
On peut pas payer les loyers
On peut pas payer les loyers
Les trois derniers termes de loyer
Personne peut les payer
Y avait la guerre
Y avait le siège
Faut annuler
les trois derniers loyers
Faut
an
nu
ler
les
trois
der
niers
termes
de
loy
er
remise des loyers
Remise des loyers échus
d'octobre à avril
Remise des loyers
Annulation des trois derniers loyers
Que la propriété
fasse sa part de sacrifices
Pareil
Pareil
Les échéances commerciales
On peut pas les payer les échéances
commerciales
On peut pas
On peut pas
Les échéances commerciales
Echelonnement sur trois ans des
échéances commerciales
Le service militaire
On veut plus
La conscription
Abolie
Abolie
Abolie
La conscription
Tout le monde doit faire partie
de la Garde nationale
Tout citoyen appartient
à la garde nationale
Une milice nationale
qui protège les citoyens
Contre le pouvoir
Et pas une armée qui protège le pouvoir
Contre les citoyens
Et la Justice ?
Gratuite ! Rendue par des jurys
Faut que le peuple juge le peuple
Faut que le peuple juge le peuple
Notaires
avoués
huissiers
greffiers
Officiers publics
Commissaires priseurs
Tous fonctionnaires
Rien que fonctionnaires
Gratuité des actes
Fin des privilèges
Le travail le travail le travail le travail le
travail...
Le travail
Réformer le travail
Organiser le travail
Par l'association
Posséder ses outils
Posséder ses instruments
Posséder son atelier
Seul ou à plusieurs
Propriété prolétaire
Par l'association
Par la Coopérative
Par le Crédit sans intérêt
Réquisition des ateliers inoccupés abandonnés
Confiés aux ouvriers
Associés
Moyennant une indemnisation au propriétaire
Lorsqu'il reviendrait
Lorsqu'il reviendrait
Et pour chausser et habiller les copains
d’la Garde Nationale
Priorité systématique aux associations
ouvrières
Lorsqu'elles endurent la concurrence
des entrepreneurs privés
Interdiction Suppression
Des amendes sur les salaires
Interdiction Supression
Des retenues sur les salaires
Interdiction
Du travail de nuit
Des ouvriers boulangers
Nous les boulangers
On veut revenir dans la vie
Dans la vie commune
D'où on est sortis
Par la fantaisie des patrons despotiques
Nous les boulangers
On veut revenir dans la vie
On veut Revenir dans la vie
On veut Revenir dans la vie
Les Cultes
Ah
Le budget des Cultes
On supprime
On supprime
Le budget des Cultes
Et L'Eglise et l'Etat
On sépare
On sépare
On sépare
On sépare
L'Eglise et l'Etat
On
Sé
pare
L'Eglise et L'Etat
On
Sé
pare
L'Etat et L'Eglise
On
Sé
pare
L'Eglise et L'Etat
On
Sé
pare
L'Etat et L'Eglise
La liberté de conscience est la première
des liber/tés
La liberté de cons/cience
La liberté de cons/cience
La liberté de conscience est la première
des libertés
La première des libertés est la liberté
de conscience
L'Ecole
Laïque
Gratuite
et laïque
Gratuite
et laïque
L'école
Obligatoire
Obligatoire
Obligatoire
O
bli
ga
toire
Tout le monde à l'école !
Même les filles ?
Même les filles !
Même les pauvres ?
Même les pauvres !
Même les filles pauvres ?
Tout le monde
Tout le monde !
Même les filles Même les pauvres
Même les pauvres même les filles
Même les pauvres filles
Il faut qu'un manieur d'outil puisse
écrire un livre !
En déroute l'armée noire des congrégationnistes
Instillant dans les têtes la nuit obscure
et les ténèbres !
N'enseignons rien qui soit contraire
aux principes scientifiques !
Pas de concession au dogme
pas d'accord hypocrite !
Rien que les faits
l'expérience
et la raison humaine !
Et les artistes
Et les artistes
Qu’est-ce qu’on fait pour les artistes ?
Qu’est-ce qu’on fait pour les artistes ?
Une fédération des artistes !
La liberté de l’art
Et l’art de la liberté
Abandon de toute tutelle
Gouvernementale
Libre expansion de l’art
Libre
expansion
de l’art
Libre
Liberté des goûts
Liberté esthétique
La Commission n’est jamais juge au
point de vue artistique
Regardez l’architecture officielle
telle qu’elle existe
Des monuments uniformes
Sans aucun style
Sans aucun style
Et d’un mérite
Et d’un mérite
Absolument nul !
Suppression
Suppression
De l’Ecole des Beaux Arts
De celle de Rome, D’Athènes,
et de l’Académie
Les artistes
Les artistes
doivent se gouverner eux-mêmes
Conserver
Eux-mêmes
Les trésors du passé
Mettre en lumière
Eux-mêmes eux-mêmes !
Les éléments du présent
Et régénérer
Eux-mêmes !
Régénérer l’avenir
Régénérer l’avenir
C’est ça le luxe
communal
C’est ça le luxe
communal
C’est ça le luxe
communal
C’est ça le luxe
communal
Le luxe communal !
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7. |
7- Versailles assault
03:56
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If we strike first, we might prevail
Our time is now let got the ale
Wine and bread, this is the hour
On our heads, we won’t allow
Save our homes, our right to life
For our rights, we fight and die
From Montmartre to rue Lepic
Canons brought to victory
Hot like Beelzebubbleing skin soup
Heat emissions surprise transition
Ozone layer to none
Crime college victims just released
Streets seek new economies daily
Who needs Marx in the land
of a thousand markets
Main one murder, herded on the train
Sweaty cattle in pastel gazelles
It’s five o’clock so the car’s like sardines
More like pralines coco and tan
5 AM on April 3rd
We head West attack Versailles
Chassepot lead and Drapeau high
Trousers red are bound to die
At the helm Gustave Flourens
Cluseret, WE FOLLOW STRONG
On the heights Mount Valerian
20,000 boys and men
And a battalion of mighty women !
Revolution time !!
Don't let go
Porte Maillot
Push them on to Chatillon
Neuilly raise the Barricade
Versailles in fusillade
We follow Jules Bergeret
Full on charge at Pont d’Asnières
Guns in place
Pick up our ranks
We have hearts on bayonets
We won’t lie in silence
Climb the battlements
Lock down Avenue Foch to Arc de
Triomphe
Communards guards in blue free us
Can’t you see the granite
in the glimmering rush to combat
Quick to react
When is a good time
to attack right now
Thiers is a monster bigger every minute
We can’t stop them all man !
Children fight along their dads on the
Seine along the banks
Battle ends with open guts
Some dive in and others run
Full on trapped and beaten down
Red pants fight for bourgeois crown
Capital has sharpened teeth
Resist now and keep the street
Cobble stone and musket ball
Our revolt shall never fall !
Come on now
Ready fire
Rally
I need all of you to the front lines
Guarantee we doing it this time
For our mothers
For our children
For our freedom
For this nation for Lyon
For the Marseillais rally ay
Let keep it moving
Hold the ranks
Don't let em get this don't let em
get to the banks
High salute high salute
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8. |
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Madame et Pauline Roland,
Charlotte, Théroigne, Lucile,
Presque Jeanne d’Arc, étoilant
Le front de la foule imbécile,
Nom des cieux, cœur divin qu’exile
Cette espèce de moins que rien,
France bourgeoise au dos facile,
Louise Michel est très bien.
Elle aime le Pauvre âpre et franc
Ou timide, elle est la faucille
Dans le blé mûr pour le pain blanc
Du Pauvre, et la sainte Cécile
Et la Muse rauque et gracile
Du Pauvre et son ange gardien
À ce simple, à cet indocile.
Louise Michel est très bien.
Gouvernements de maltalent,
Mégathérium ou bacille,
Soldat brut, robin insolent,
Ou quelque compromis fragile,
Géant de boue aux pieds d’argile,
Tout cela son courroux chrétien
L’écrase d’un mépris agile.
Louise Michel est très bien.
Citoyenne ! votre évangile
On meurt pour ! c’est l’Honneur !
Et bien loin des Taxil et des Bazile,
Louise Michel est très bien.
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9. |
9- Duo des femmes
02:38
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C’est le chant des femmes turbulentes
Comme une commune complainte
Vigilantes
Combattantes
Mortes vives
Rien
Rien rien rien rien
N’avons plus rien à perdre
Rien rien rien rien
N’avons plus rien à perdre
Rien
Au front brûlant de la cité en fièvre
Comme une commune nuée sans fin
Moitié du monde
Tient les remparts de la ville
Moitié du monde
Monte à l’assaut du ciel
Moitié du monde
Tient les remparts de la ville
Moitié du monde
Monte à l’assaut du ciel
Tricoteuse
Vésuvienne
Amazone
Mais
A peine citoyenne
Femme sans vote
Femme sans voix
Amazone
Vésuvienne
Tricoteuse
Mais
A peine citoyenne
Femme sans vote
Femme sans droits
Mais droit debout sous la mitraille
Sous la mitraille
Sous la mitraille
Ecoutez les femmes turbulentes
Comme une commune complainte
De crainte qu’à la fin de nous
Il ne reste
Rien.
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10. |
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Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Au nom de la Révolution sociale que
nous acclamons,
Au nom de la revendication du droit
du travail,
De l'égalité et de la Justice,
l'Union des Femmes pour la Défense
de Paris et les Soins aux Blessés proteste
de toutes ses forces contre la proclamation
aux citoyennes, parue et affiché avant-hier,
et émanant d'un groupe anonyme
de réactionnaires.
Ladite proclamation porte que les femmes
de Paris en appellent à la générosité de
Versailles et demandent la paix à tout prix !
Non, ce n'est pas la paix, mais bien la
guerre à outrance que les travailleuses de
Paris viennent réclamer !
Aujourd'hui, une conciliation serait une
trahison !
Ce serait renier toutes les aspirations
ouvrières,
Acclamant la rénovation sociale absolue,
L'anéantissement de tous les rapports
juridiques et sociaux existant actuellement,
La suppression de tous les privilèges,
De toutes les exploitations,
La substitution du règne du travail
à celui du capital,
En un mot l'affranchissement
du travailleur par lui-même !
Six mois de souffrance et de trahison
pendant le siège,
Six semaines de lutte gigantesque
contre les exploiteurs coalisés,
Les flots de sang versés
Pour la cause de la liberté
Sont nos titres de gloire et de vengeance.
La lutte actuelle ne peut avoir pour issue
que le triomphe de la cause populaire.
Paris ne reculera pas, car il porte
le drapeau de l'avenir.
L'heure suprême a sonné :
Place aux travailleurs,
Arrière à leurs bourreaux.
Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Des actes, de l'énergie.
Toutes unies et résolues,
Grandies et éclairées
Par les souffrances
Que les causes sociales entraînent
toujours à leur suite,
Convaincues que la commune,
Représentante des principes internationaux
et révolutionnaires des peuples,
Porte en elle les germes de la
révolution sociale,
Les femmes de Paris prouveront
à la France et au monde,
Qu'elles aussi sauront, au moment
du danger suprême,
Aux barricades, sur les remparts de Paris,
Si la réaction forçait les portes,
Donner comme leurs frères
leur sang et leur vie
Pour la défense et le triomphe
de la Commune,
C'est à dire du Peuple !
Alors, victorieux !
A même de s'unir et de s'entendre
sur leurs intérêts communs,
Travailleurs et travailleuses, tous solidaires,
Par un dernier effort.
Vive la République universelle.
Vive la Commune.
|
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11. |
11- L’hymne
04:23
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12. |
12- La semaine sanglante
15:09
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Texte : Mike Ladd
The last thing I remember
was Delescluze on the barricades
catching the musket ball to his chest
It was as if the whole city froze and
gasped as he fell backwards, his
Drapeau taken by the wind, his honor
did not leave his body but instead
crashed upon the cobblestones
splintering out into all of us
We took his honor as if we had caught
his corpse itself and prevented it from
being damaged
We had put everything into this
struggle
Our bodies, our hearts, our minds,
our energies that had been flexing and
training for so many years
For the barricades we gave the interiors
of our souls
The interiors of our homes,
The pots, the pans, the cupboards, our
clocks
The old paintings we knew we’d never
see again
The paintings of our loved ones
We had put them up to protect our
streets to protect our right to protect
our right to live
This was our Paris
Texte : Jean-Baptiste Clément
1 - Sauf des mouchards et des
gendarmes
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes en larmes
Des veuves et des orphelins
Paris suinte la misère
Les heureux mêmes sont tremblant
La mode est aux conseils de guerre
Et les pavés sont tous sanglant
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront
Quand tous les pauvres s’y mettront
Texte : David Lescot
2 - Ce dimanche-là l'air était doux
On donnait concert aux Tuileries
Au même instant Porte de Saint Cloud
Versailles pénétrait dans Paris
Dans l'air bleuté, cristallin, tiède
Chargé des parfums du printemps
Deux colonnes de sanglants bipèdes
S'infiltrent silencieusement
Vague après vague le flot grossit
Paris paresse dans l'insouciance
Les grands boulevard ruissellent de vie
A l'abri des bombes : la bombance
Porte d'Auteuil, Porte de Passy
Se répand l'armée légitime
On avance en tuant sans bruit
La Muette mérite son patronyme
Saint Cloud, Sèvres, Versailles
cinq portes
A présent béantes comme des plaies
Purulentes de tueuses cohortes
Dégoulinantes de Versaillais
Les hauteurs du Trocadéro
L'Ecole Militaire, Vaugirard
On est pris comme dans un étau
La journée s'achève, il fait noir
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront
Quand tous les pauvres s’y mettront
3 - Les corps d'armée sont
dans la place
Ils sont environ cent trente mille
Pas de quartier pour la populace
Butez donc aussi les civils
Dans le quartier du Point du jour
On fait la chasse aux réfugiés
Toutes les maisons des alentours
On les met à sac sans pitié
Un cheval glisse dans une flaque
De sang. Plus loin dans la ruelle
Des fédérés hypersomniaques
Dorment d'un sommeil éternel
Les enfants, les femmes, les malades
Les blessés, les agonisants
Même régime pour tous : fusillade
C'est la victoire des honnêtes gens
Deux heures du matin, Dombrowski
Blessé, entre à l'Hotel de Ville
Le comité est averti
Se réveille, s'étonne du péril
On traitait des affaires courantes
On mourait sans même le savoir
Tandis qu'une manoeuvre enveloppante
Engloutissait les Communards
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront
Quand tous les pauvres s’y mettront
4 - Des pavés, des matelas
des planches
Du vieux linge tassé en ballot
Des charrettes, des tonneaux
des branches
Des bribes de meuble, même un piano
Une mitrailleuse quand y en a une
Un drapeau rouge sur l’empilade
C’est de la forteresse de fortune
C’est avec ça qu’on se barricade
Ça pousse au mois de mai dans Paris
A la Concorde, sur les Boulevards
Ça tient quelques heures
quelques nuits
Ça s’improvise quand c’est trop tard.
Le jour se lève, chaud et brillant
Delescluze ministre de la guerre
Sonne la révolte en proclamant
Le Temps de la lutte populaire
La discipline est révolue !
Plus d'Etat major galonné !
Place aux combattants aux bras nus !
Que le peuple batte le pavé !
Derniers feux, à un contre cent
Donner sa vie pour la défaite
Trépasser, mais en résistant
Faire la guerre comme on fait la fête
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront
Quand tous les pauvres s’y mettront
5 - Le général De Galliffet
Dit “Le Marquis aux talons rouges”
Parce qu’il patauge dans le sang frais
Et qu’il fait tuer tout ce qui bouge
3 000 communards liquidés
Félicité pour sa conduite
Supprime d’abord les plus âgés
Parce qu’ils ont connu quarante-huit
Ça craque à la Gare Montparnasse
Mais ça résiste aux Batignolles
Rue Lepic les femmes tiennent la place
Dmitrieff se bat comme une folle
A Montmartre au milieu des tombes
Louise Michel fait le coup de feu
Pluie d’obus, glorieuse hécatombe
On lutte et on meurt comme on peut
Wroblewski sur la Butte aux Cailles
Installe une batterie et canonne
La Bastille est un champ de bataille
On incendie ce qu’on abandonne
Paris prend feu messieurs mesdames
Rive gauche et rive droite pareillement
On dirait deux murailles de flammes
Traversées par un fleuve de sang
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Chant de Guerre Parisien
Texte : Arthur Rimbaud
Musique : Emmanuel Bex
Le Printemps est évident, car
Du cœur des Propriétés vertes
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes
ouvertes
Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !
Ils ont schako, sabre et tam-tam
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam
Fendent le lac aux eaux rougies !
Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !
J'ai résolu de vous donner
une heure de littérature nouvelle
Je commence de suite par
un psaume d'actualité
Thiers et Picard sont des Éros
Des enleveurs d'héliotropes
Au pétrole ils font des Corots
Voici hannetonner leurs tropes
Ils sont familiers du Grand Truc !
Et couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc
Et ses reniflements à poivre !
La grand'ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle
Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !
Musique : Pierre Dupont
Arrangements : Emmanuel Bex
Texte : David Lescot
6 - La Bastille cède, puis la Villette
Delescluze tombe au Château d’eau
Des gendarmes, des flics et des prêtres
Sont exécutés rue Haxo
Ça dure depuis une semaine
Les blessés, les morts, les mourants
Remplissent la mairie du XXème
Pas de médecins ni de médicaments
Dimanche 28 mai rue de Paris
Dernier coup de canon fédéré
On dirait un râle d’agonie
Toute la Commune est désarmée
Presque toute : reste une barricade
Un dernier rempart à Belleville
Rue Ramponneau ça pétarade
Toute l’armée contre un indocile
Un dernier front, rue Ramponneau
Un homme seul contre une déferlante
Les Versaillais plantent leur drapeau
Et lui trois fois il le déplante
Encore quelques coups de fusil
On échange encore quelques prunes
Et à une heure tout est fini
La Semaine sanglante et la Commune
Oui mais !
Ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront
Quand tous les pauvres s’y mettront
Mike Ladd : freestyle
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13. |
13- Le sillage
04:21
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Le sillage
Le sillage
File comme deux rivières de diamant
Qui serpentent symétriquement
Puis se mêlent
En un seul courant
Du ciel froid
Du ciel noir du sud
De la neige tombe sur le pont
On navigue à travers les glaçons
Pas d'étoiles
La coque craque
A un des mâts
On a pendu un albatros
au regard sombre
A l'envers
Pour qu'il meure sans tâcher
la blancheur de ses plumes
On pense aux anciens continents
sous la mer
Les anciens continents engloutis
Le sillage brille dans la nuit
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Emmanuel Bex France
Biographie d'Emmanuel Bex : www.emmanuelbex.fr
Tous les concerts d'Emmanuel Bex au Triton : vod.letriton.com/a/bex-emmanuel
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