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Le Triton
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La chose commune

by Emmanuel Bex & David Lescot

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1.
C'est le 18 mars, il est huit heures, Un camarade frappe à ma porte. “Ça y est c'est le coup d'état. Ils enlèvent les canons d'la Butte !” Il est tôt mais j’suis matinal, J’me costume en garde national, J'descends l'escalier quatre à quatre Et je me précipite à Montmartre. Je traverse le boulevard, Je déboule Place Pigalle, A la hauteur du Moulin Rouge (Le rendez-vous des oiseaux de nuit Et des étrangers en goguette). Là je vois une trentaine de personnes, Des p'tits bourgeois pour la plupart, Qui regardent : Une pièce d'artillerie Est braquée sur la rue Lepic. Autour du canon, Cinq artilleurs, Sans commandant Un peu hésitants, Moi j'entame la conversation Avec un des badauds qui est là Quand tout à coup j'entends des cris. J'me r'tourne et je vois un groupe de gosses Agglutinés sur le canon. Ils le poussent, ils le font rouler Et ils avancent, sur le boulevard. Les jeunes canoniers sont partis. Mais v'là que descend d'la rue Lepic Une troupe de cavaliers : C'est l'Etat Major de Vinoy. Ils se font huer Par l'attroupement, Qui entre temps, Est devenu imposant. Vinoy et sa petite cavalerie Prennent la fuite par la rue Fontaine, Poursuivis par une bande de mômes Qui frappent les chevaux à coups de baguette : Tu parles d'une retraite ! Je m'enfonce dans la foule, J'arrive rue des Abbesses, Je suis arrêté par la cohue, Y a des chevaux, des canons partout : “Vive l'armée, vive la République !” Toute le monde crie, on stoppe le convoi, On détache les pièces d'artillerie, Les artilleurs avec les chevaux Repartent vers le centre de Paris. Moi je remonte rue Thérèse d'où descend une troupe d'infanterie, Avec deux ou trois fédérés, On se met à crier “Vive l'armée !” Les soldats sont un peu surpris, Puis un peu ravis. Ils s'mélangent avec nous, C'est des hommes du 132ème , Y en a qui mettent la crosse en l'air, Y en a qui nous donnent leur chassepot. On d'vient copains, On fraternise. J'repars vers la Butte, Là c'est l'chaos, Tout le monde crie, Tout le monde veut donner son avis, C'est le tintamarre, On comprend rien, Trois ou quatre officiers sont là, On pourrait en faire des otages Mais on le fait pas, J'sais pas pourquoi. A ce moment-là accourt vers nous Un garde national sans képi. Il nous crie que la Butte est bloquée Par une troupe de chasseurs à cheval Et qu’on pourrait s'faire ramasser. Ça jette un froid. “Ils tireront pas !” Nous crie un assistant civil : “Le peuple et les soldats, Le peuple et les soldats C'est pareil, c'est des frères, C'est pareil c'est les mêmes !” Une grande acclamation s'élève : “Tous républicains !” Roulement de tambour. On s'entremêle, On descend la ruelle. Moi je suis au 12ème rang, Face à nous un gendarme à cheval. On dégaine les premiers, On descend son canasson, Derrière lui c'est la dispersion, On évacue le chef d'escadron. Des gens du quartier Viennent flairer la monture : En état de siège la viande est rare. En état de siège la vie est dure. Je m'inquiète pour les canons, Je remonte vers le parc, Ils sont là, abandonnés, La gueule orientée vers Paris. Y a aussi cinquante gendarmes A qui on a pris leurs fusils, Et puis une douzaine de gamins Et deux gardes nationaux Avec des pétoires à piston. Cinquante gendarmes Neutralisés Par deux pékins armés de jouets ! On trouve un détachement de la garde, On leur confie les prisonniers. Cette fois Montmartre est prise. Je descends rue de Clichy Et je file, Je file Vers le cœur de Paris. Partout les mêmes cris, Hôtel de Ville, Rue de Rivoli : “Vive l'armée, Vive la Commune ! Vive la République ! Vive la République !” Les gardes ont repris leurs uniformes, La Garde nationale se reforme. Je repars Vers la mairie d'Asnières, Là on me dit qu'y a deux généraux Qui ont été pris et fusillés : “Lecomte et Thomas.” “Comment fusillés ?” “Comment ? Comme ça...” Je repars vers Montmartre, J'arrive rue des Rosiers Et là je tombe sur Charles Gérardin : “Est-ce que c'est vrai ?” “J'ai vu les corps” “Quand même, fusillés... c'est un crime.” “Tais-toi ou c'est toi qu'on fusille !” Gérardin est un brave type Mais il a l'air hors de lui, Et c’est quelqu’un qui a des principes, Il est capable de faire c'qu'il dit. Je repars vers la place Blanche, Y a des bataillons de Montmartre, Francs-tireurs de province Aux costumes dépareillés, Y a même deux soldats belges, Des anciens de la campagne du Nord. Un officier de la Garde crie : “À l'Hôtel de Ville !” La colonne s'ébranle, Moi aussi. Mais en arrivant, On constate avec dépit Que tout vient d'être évacué Par les gendarmes de Valentin Et par les hommes de Jules Ferry. C'est le soir. Je m'en retourne aux Batignolles. Je vois une affiche, Un placard du gouvernement : “Qui sont-ils ? Des communistes ? Des espions Prussiens ? Des Bonapartistes ? Ou bien les trois ensemble ?” Ça c'est la prose de Jules Favre, Ou de Jules Ferry, C'est de la prose de Jules, ça, C'est de la prose de nuls, ça... Comment peut-on être à la fois Prussien, monarchiste et coco ? Comment peut-on être à la fois Prussien, monarchiste et coco ? On veut juste des réformes : L'Eglise et l'Etat séparés, L'école obligatoire pour tous, Le service militaire plus court, Le rétablissement du divorce... N'empêche que Paris est à nous, Paris est à lui, à lui-même, Paris s'appartient, la nuit tombe. La Commune tient l'Hôtel de Ville. L'Etat a filé à Versailles. On a conservé les canons. Et maintenant alors, Qu'est-ce qu'on fait ? On a fait une révolution Et on l'a même pas fait exprès.
2.
Together we are strong and we keep it rollin’ on and we won’t stop for none unless that none be someone Together we are strong and we keep on marchin’ on and we won’t stop for none unless that none be someone Wait a minute this revolution didn't come out of a vacuum We’ve been at this for 7 years at least so rally up and organize 1864 1st international Congress London September 28th Presided by Edward Beasley In attendance Irish, Polish Italian republicans German Socialists Proudhonists, Blanquists In the back, Karl Marx perhaps the spark one of the sparks could be a spark At least a start… Together we are strong Like I said, we’ve been at work for our rights creating barricades for all these years and no matter how wide Haussmann makes these streets he will never thin our ranks! I got you you got me together we gon’ we gon’ We gonna get you what you can’t
3.
Prénom : Elisabeth Patronyme : Dmitrieff Née en Russie en 1851 D'une infirmière Et d'un propriétaire terrien Prénom : Elisabeth Patronyme : Dmitrieff Fille, donc, illégitime De l'opulence Et de la pauvreté Comme l'amour, dit la légende Comme l'amour 1 mètre 66 Couleur des yeux : gris bleus Front : un peu découvert Cheveux : châtains Nez : bien fait Bouche : moyenne Menton : rond Visage : plein Prénom : Elizabeth Patronyme : Dmitrieff Milite jeune Au sein des cercles socialistes Mariage blanc Avec un colonel Peut voyager à l'étranger A Genève elle s'inscrit A l'Association Internationale des Travailleurs Des travailleuses Chargée des travailleuses à la section des dames Fort courant féministe à la section des dames. Voyage à Londres Rencontre Jenny la fille de Karl Marx Amitié avec Karl Marx Et sa fille Jenny Marx Envoyée à Paris par Karl Marx Observer la Commune de Paris. Voit la Commune Vit la Commune Voit la Commune Participe activement à la Commune de Paris Syndique les travailleuses De la Commune de Paris Prénom Elisabeth Patronyme Dmitrieff Fonde avec la dénommée Nathalie Le Mel l'Union des Femmes pour la Défense de Paris Met en place Des ateliers Coopératifs Pour les femmes Au chômage Pour les couturières Couturières à domicile Que les femmes au chômage puissent travailler à domicile Travailler Sur le principe De l'association Travailler Vendre le produit de son travail Librement Directement Sans intermédiaire Sans patron Libre de fixer soi-même les prix Dans la rue Au combat Combat dans la rue Flamme rouge Femme aux pistolets en robe rouge Ceinture crénelée de pistolets Flamme en robe rouge Femme crépitante au cœur battant des barricades Femme en rouge attirant les adorateurs Corps imprenable Pas un fils du peuple qui l'ait eue à lui Peut-être qu'elle aimait mieux les filles du peuple Prénom Elisabeth Patronyme Dmitrieff Condamnée par contumace à la Déportation par le Conseil de Guerre Les Versaillais Perdent sa trace Fille de l'air Echappe à la police Possède de l'argent Achète un hôtel en Suisse Recueille toutes sortes de gens Des exilés Des condamnés Des fédérés Des indigents Retour en Russie Retrouve son mari Décès de son mari très peu de temps après Probablement par empoisonnement C'est l'Intendant C'est l'Intendant que l'on condamne c'est l'Intendant c'est évident Déportation Déportation en Sibérie de l'Intendant coupable Rejoint l'Intendant Rejoint L'Intendant par amour en Sibérie dans sa relégation Prénom Elisabeth Patronyme Dmitrieff Fille illégitime de la richesse et du dénuement Continue sa vie et meurt probablement Mais personne ne sait quand
4.
Dans la vieille cité française Existe une race de fer Dont l'âme comme une fournaise A de son feu bronzé la chair. Tous ses fils naissent sur la paille, Pour palais ils n'ont qu'un taudis C'est la canaille Eh bien, j'en suis ! Ce n'est pas le pilier du bagne, C'est l'honnête homme dont la main Par la plume ou le marteau gagne En suant son morceau de pain C'est le père enfin qui travaille Les jours et quelquefois les nuits. C'est la canaille Eh bien, j'en suis ! C'est l'artiste, c'est le bohème Qui sans souper rime rêveur Un sonnet à celle qu'il aime Trompant l'estomac par le coeur. C'est à crédit qu'il fait ripaille Qu'il loge et qu'il a des habits. C'est la canaille Eh bien, j'en suis ! C'est l'homme à la face terreuse Au corps maigre, à l'œil de hibou, Au bras de fer à main nerveuse Qui sortant d'on ne sait pas où Toujours avec esprit vous raille Se riant de votre mépris C'est la canaille Eh bien, j'en suis ! C'est l'enfant que la destinée, Force à rejeter ses haillons Quand sonne sa vingtième année Pour entrer dans nos bataillons. Chair à canons de la bataille Toujours il succombe sans cris... C'est la canaille Eh bien, j'en suis ! Dans la vieille cité française Existe une race de fer Dont l'âme comme une fournaise A de son feu bronzé la chair. Tous ses fils naissent sur la paille, Pour palais ils n'ont qu'un taudis C'est la canaille Eh bien, j'en suis !
5.
Texte : Jules Vallès (éditorial du Cri du peuple - 26 mars 1871) Quelle journée ! Ce soleil tiède et clair qui dore la gueule des canons, Cette odeur de bouquet, Le frisson des drapeaux ! Le murmure de cette révolution qui passe tranquille et belle comme une rivière bleue, Ces tressaillements, Ces lueurs, Ces fanfares de cuivre, Ces reflets de bronze, Ces flambées d'espoir, Ce parfum d'honneur, Il y a là de quoi griser d'orgueil et de joie l'armée victorieuse des Républicains. O grand Paris ! Lâches que nous étions. Nous parlions déjà de te quitter et de nous éloigner de tes faubourgs qu'on croyait morts. Pardon, patrie de l'honneur, cité du Salut, bivouac de la Révolution. Quoi qu'il arrive, Dussions-nous être de nouveau vaincus et mourir demain, Notre génération est consolée. Nous sommes payés de vingt ans de défaites et d'angoisses. Clairons, sonnez dans les vents ! Tambours, battez aux champs ! Embrasse-moi, camarade, qui as comme moi, les cheveux gris ! Et toi, marmot, qui joues aux billes derrière la barricade, Viens que je t'embrasse aussi ! Le 18 mars te l'a sauvé belle, gamin ! Tu pouvais comme nous Grandir dans le brouillard, Patauger dans la boue, Rouler dans le sang, Crever de faim et crever de honte, Avoir l'indicible douleur des déshonorés. C'est fini ! Nous avons saigné et pleuré pour toi. Tu recueilleras notre héritage. Fils des désespérés, Tu seras un homme libre. Texte : Mike Ladd What a day what a day What a week what a week What 10 weeks indeed and how we changed speech March 18 the creaking of Spring How it kicked in the door and we began to think It had been a cold winter, the coldest of all Feeding on rats and dogs since the Fall But with March came the thaw And the rise of us all Claiming the streets and the old bourgeois halls This thick city, with poverty sorrow High in the hills down in the town’s marrow But with love in its heart And fire in its spirit After years of hard struggle Our time is here From chassepots to violins Canons to accordions Technical skills and our luxurious intentions Luxury to live not just to survive Luxury to fight even if we may die Our life is this! to stroll, to ponder To take in the theatre, to work, then meander At least for a moment while Bordas sings songs The Tuileries is free! free for us all This is our city! the gates are all down The barricades are up protecting our town What a day what a day What a week what a week What ten weeks indeed oh how we changed speech How we changed thoughts! How we changed spirit How we changed the whole world And let our people hear it We will never forget Now let our energy rise Let all the children learn our communal life
6.
Il est juste Il est juste Que la propriété fasse sa part de sacrifices Il est juste juste juste juste juste Que la propriété fasse sa part de sacrifice Il est juste que la Propriété Que la propriété fasse sa part de sacrifice Il est juste que la Propriété Que la propriété fasse sa part de sacrifice On peut pas payer les loyers On peut pas payer les loyers Les trois derniers termes de loyer Personne peut les payer Y avait la guerre Y avait le siège Faut annuler les trois derniers loyers Faut an nu ler les trois der niers termes de loy er remise des loyers Remise des loyers échus d'octobre à avril Remise des loyers Annulation des trois derniers loyers Que la propriété fasse sa part de sacrifices Pareil Pareil Les échéances commerciales On peut pas les payer les échéances commerciales On peut pas On peut pas Les échéances commerciales Echelonnement sur trois ans des échéances commerciales Le service militaire On veut plus La conscription Abolie Abolie Abolie La conscription Tout le monde doit faire partie de la Garde nationale Tout citoyen appartient à la garde nationale Une milice nationale qui protège les citoyens Contre le pouvoir Et pas une armée qui protège le pouvoir Contre les citoyens Et la Justice ? Gratuite ! Rendue par des jurys Faut que le peuple juge le peuple Faut que le peuple juge le peuple Notaires avoués huissiers greffiers Officiers publics Commissaires priseurs Tous fonctionnaires Rien que fonctionnaires Gratuité des actes Fin des privilèges Le travail le travail le travail le travail le travail... Le travail Réformer le travail Organiser le travail Par l'association Posséder ses outils Posséder ses instruments Posséder son atelier Seul ou à plusieurs Propriété prolétaire Par l'association Par la Coopérative Par le Crédit sans intérêt Réquisition des ateliers inoccupés abandonnés Confiés aux ouvriers Associés Moyennant une indemnisation au propriétaire Lorsqu'il reviendrait Lorsqu'il reviendrait Et pour chausser et habiller les copains d’la Garde Nationale Priorité systématique aux associations ouvrières Lorsqu'elles endurent la concurrence des entrepreneurs privés Interdiction Suppression Des amendes sur les salaires Interdiction Supression Des retenues sur les salaires Interdiction Du travail de nuit Des ouvriers boulangers Nous les boulangers On veut revenir dans la vie Dans la vie commune D'où on est sortis Par la fantaisie des patrons despotiques Nous les boulangers On veut revenir dans la vie On veut Revenir dans la vie On veut Revenir dans la vie Les Cultes Ah Le budget des Cultes On supprime On supprime Le budget des Cultes Et L'Eglise et l'Etat On sépare On sépare On sépare On sépare L'Eglise et l'Etat On Sé pare L'Eglise et L'Etat On Sé pare L'Etat et L'Eglise On Sé pare L'Eglise et L'Etat On Sé pare L'Etat et L'Eglise La liberté de conscience est la première des liber/tés La liberté de cons/cience La liberté de cons/cience La liberté de conscience est la première des libertés La première des libertés est la liberté de conscience L'Ecole Laïque Gratuite et laïque Gratuite et laïque L'école Obligatoire Obligatoire Obligatoire O bli ga toire Tout le monde à l'école ! Même les filles ? Même les filles ! Même les pauvres ? Même les pauvres ! Même les filles pauvres ? Tout le monde Tout le monde ! Même les filles Même les pauvres Même les pauvres même les filles Même les pauvres filles Il faut qu'un manieur d'outil puisse écrire un livre ! En déroute l'armée noire des congrégationnistes Instillant dans les têtes la nuit obscure et les ténèbres ! N'enseignons rien qui soit contraire aux principes scientifiques ! Pas de concession au dogme pas d'accord hypocrite ! Rien que les faits l'expérience et la raison humaine ! Et les artistes Et les artistes Qu’est-ce qu’on fait pour les artistes ? Qu’est-ce qu’on fait pour les artistes ? Une fédération des artistes ! La liberté de l’art Et l’art de la liberté Abandon de toute tutelle Gouvernementale Libre expansion de l’art Libre expansion de l’art Libre Liberté des goûts Liberté esthétique La Commission n’est jamais juge au point de vue artistique Regardez l’architecture officielle telle qu’elle existe Des monuments uniformes Sans aucun style Sans aucun style Et d’un mérite Et d’un mérite Absolument nul ! Suppression Suppression De l’Ecole des Beaux Arts De celle de Rome, D’Athènes, et de l’Académie Les artistes Les artistes doivent se gouverner eux-mêmes Conserver Eux-mêmes Les trésors du passé Mettre en lumière Eux-mêmes eux-mêmes ! Les éléments du présent Et régénérer Eux-mêmes ! Régénérer l’avenir Régénérer l’avenir C’est ça le luxe communal C’est ça le luxe communal C’est ça le luxe communal C’est ça le luxe communal Le luxe communal !
7.
If we strike first, we might prevail Our time is now let got the ale Wine and bread, this is the hour On our heads, we won’t allow Save our homes, our right to life For our rights, we fight and die From Montmartre to rue Lepic Canons brought to victory Hot like Beelzebubbleing skin soup Heat emissions surprise transition Ozone layer to none Crime college victims just released Streets seek new economies daily Who needs Marx in the land of a thousand markets Main one murder, herded on the train Sweaty cattle in pastel gazelles It’s five o’clock so the car’s like sardines More like pralines coco and tan 5 AM on April 3rd We head West attack Versailles Chassepot lead and Drapeau high Trousers red are bound to die At the helm Gustave Flourens Cluseret, WE FOLLOW STRONG On the heights Mount Valerian 20,000 boys and men And a battalion of mighty women ! Revolution time !! Don't let go Porte Maillot Push them on to Chatillon Neuilly raise the Barricade Versailles in fusillade We follow Jules Bergeret Full on charge at Pont d’Asnières Guns in place Pick up our ranks We have hearts on bayonets We won’t lie in silence Climb the battlements Lock down Avenue Foch to Arc de Triomphe Communards guards in blue free us Can’t you see the granite in the glimmering rush to combat Quick to react When is a good time to attack right now Thiers is a monster bigger every minute We can’t stop them all man ! Children fight along their dads on the Seine along the banks Battle ends with open guts Some dive in and others run Full on trapped and beaten down Red pants fight for bourgeois crown Capital has sharpened teeth Resist now and keep the street Cobble stone and musket ball Our revolt shall never fall ! Come on now Ready fire Rally I need all of you to the front lines Guarantee we doing it this time For our mothers For our children For our freedom For this nation for Lyon For the Marseillais rally ay Let keep it moving Hold the ranks Don't let em get this don't let em get to the banks High salute high salute
8.
Madame et Pauline Roland, Charlotte, Théroigne, Lucile, Presque Jeanne d’Arc, étoilant Le front de la foule imbécile, Nom des cieux, cœur divin qu’exile Cette espèce de moins que rien, France bourgeoise au dos facile, Louise Michel est très bien. Elle aime le Pauvre âpre et franc Ou timide, elle est la faucille Dans le blé mûr pour le pain blanc Du Pauvre, et la sainte Cécile Et la Muse rauque et gracile Du Pauvre et son ange gardien À ce simple, à cet indocile. Louise Michel est très bien. Gouvernements de maltalent, Mégathérium ou bacille, Soldat brut, robin insolent, Ou quelque compromis fragile, Géant de boue aux pieds d’argile, Tout cela son courroux chrétien L’écrase d’un mépris agile. Louise Michel est très bien. Citoyenne ! votre évangile On meurt pour ! c’est l’Honneur ! Et bien loin des Taxil et des Bazile, Louise Michel est très bien.
9.
C’est le chant des femmes turbulentes Comme une commune complainte Vigilantes Combattantes Mortes vives Rien Rien rien rien rien N’avons plus rien à perdre Rien rien rien rien N’avons plus rien à perdre Rien Au front brûlant de la cité en fièvre Comme une commune nuée sans fin Moitié du monde Tient les remparts de la ville Moitié du monde Monte à l’assaut du ciel Moitié du monde Tient les remparts de la ville Moitié du monde Monte à l’assaut du ciel Tricoteuse Vésuvienne Amazone Mais A peine citoyenne Femme sans vote Femme sans voix Amazone Vésuvienne Tricoteuse Mais A peine citoyenne Femme sans vote Femme sans droits Mais droit debout sous la mitraille Sous la mitraille Sous la mitraille Ecoutez les femmes turbulentes Comme une commune complainte De crainte qu’à la fin de nous Il ne reste Rien.
10.
Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Au nom de la Révolution sociale que nous acclamons, Au nom de la revendication du droit du travail, De l'égalité et de la Justice, l'Union des Femmes pour la Défense de Paris et les Soins aux Blessés proteste de toutes ses forces contre la proclamation aux citoyennes, parue et affiché avant-hier, et émanant d'un groupe anonyme de réactionnaires. Ladite proclamation porte que les femmes de Paris en appellent à la générosité de Versailles et demandent la paix à tout prix ! Non, ce n'est pas la paix, mais bien la guerre à outrance que les travailleuses de Paris viennent réclamer ! Aujourd'hui, une conciliation serait une trahison ! Ce serait renier toutes les aspirations ouvrières, Acclamant la rénovation sociale absolue, L'anéantissement de tous les rapports juridiques et sociaux existant actuellement, La suppression de tous les privilèges, De toutes les exploitations, La substitution du règne du travail à celui du capital, En un mot l'affranchissement du travailleur par lui-même ! Six mois de souffrance et de trahison pendant le siège, Six semaines de lutte gigantesque contre les exploiteurs coalisés, Les flots de sang versés Pour la cause de la liberté Sont nos titres de gloire et de vengeance. La lutte actuelle ne peut avoir pour issue que le triomphe de la cause populaire. Paris ne reculera pas, car il porte le drapeau de l'avenir. L'heure suprême a sonné : Place aux travailleurs, Arrière à leurs bourreaux. Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Des actes, de l'énergie. Toutes unies et résolues, Grandies et éclairées Par les souffrances Que les causes sociales entraînent toujours à leur suite, Convaincues que la commune, Représentante des principes internationaux et révolutionnaires des peuples, Porte en elle les germes de la révolution sociale, Les femmes de Paris prouveront à la France et au monde, Qu'elles aussi sauront, au moment du danger suprême, Aux barricades, sur les remparts de Paris, Si la réaction forçait les portes, Donner comme leurs frères leur sang et leur vie Pour la défense et le triomphe de la Commune, C'est à dire du Peuple ! Alors, victorieux ! A même de s'unir et de s'entendre sur leurs intérêts communs, Travailleurs et travailleuses, tous solidaires, Par un dernier effort. Vive la République universelle. Vive la Commune.
11.
12.
Texte : Mike Ladd The last thing I remember was Delescluze on the barricades catching the musket ball to his chest It was as if the whole city froze and gasped as he fell backwards, his Drapeau taken by the wind, his honor did not leave his body but instead crashed upon the cobblestones splintering out into all of us We took his honor as if we had caught his corpse itself and prevented it from being damaged We had put everything into this struggle Our bodies, our hearts, our minds, our energies that had been flexing and training for so many years For the barricades we gave the interiors of our souls The interiors of our homes, The pots, the pans, the cupboards, our clocks The old paintings we knew we’d never see again The paintings of our loved ones We had put them up to protect our streets to protect our right to protect our right to live This was our Paris Texte : Jean-Baptiste Clément 1 - Sauf des mouchards et des gendarmes On ne voit plus par les chemins Que des vieillards tristes en larmes Des veuves et des orphelins Paris suinte la misère Les heureux mêmes sont tremblant La mode est aux conseils de guerre Et les pavés sont tous sanglant Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront Quand tous les pauvres s’y mettront Texte : David Lescot 2 - Ce dimanche-là l'air était doux On donnait concert aux Tuileries Au même instant Porte de Saint Cloud Versailles pénétrait dans Paris Dans l'air bleuté, cristallin, tiède Chargé des parfums du printemps Deux colonnes de sanglants bipèdes S'infiltrent silencieusement Vague après vague le flot grossit Paris paresse dans l'insouciance Les grands boulevard ruissellent de vie A l'abri des bombes : la bombance Porte d'Auteuil, Porte de Passy Se répand l'armée légitime On avance en tuant sans bruit La Muette mérite son patronyme Saint Cloud, Sèvres, Versailles cinq portes A présent béantes comme des plaies Purulentes de tueuses cohortes Dégoulinantes de Versaillais Les hauteurs du Trocadéro L'Ecole Militaire, Vaugirard On est pris comme dans un étau La journée s'achève, il fait noir Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront Quand tous les pauvres s’y mettront 3 - Les corps d'armée sont dans la place Ils sont environ cent trente mille Pas de quartier pour la populace Butez donc aussi les civils Dans le quartier du Point du jour On fait la chasse aux réfugiés Toutes les maisons des alentours On les met à sac sans pitié Un cheval glisse dans une flaque De sang. Plus loin dans la ruelle Des fédérés hypersomniaques Dorment d'un sommeil éternel Les enfants, les femmes, les malades Les blessés, les agonisants Même régime pour tous : fusillade C'est la victoire des honnêtes gens Deux heures du matin, Dombrowski Blessé, entre à l'Hotel de Ville Le comité est averti Se réveille, s'étonne du péril On traitait des affaires courantes On mourait sans même le savoir Tandis qu'une manoeuvre enveloppante Engloutissait les Communards Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront Quand tous les pauvres s’y mettront 4 - Des pavés, des matelas des planches Du vieux linge tassé en ballot Des charrettes, des tonneaux des branches Des bribes de meuble, même un piano Une mitrailleuse quand y en a une Un drapeau rouge sur l’empilade C’est de la forteresse de fortune C’est avec ça qu’on se barricade Ça pousse au mois de mai dans Paris A la Concorde, sur les Boulevards Ça tient quelques heures quelques nuits Ça s’improvise quand c’est trop tard. Le jour se lève, chaud et brillant Delescluze ministre de la guerre Sonne la révolte en proclamant Le Temps de la lutte populaire La discipline est révolue ! Plus d'Etat major galonné ! Place aux combattants aux bras nus ! Que le peuple batte le pavé ! Derniers feux, à un contre cent Donner sa vie pour la défaite Trépasser, mais en résistant Faire la guerre comme on fait la fête Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront Quand tous les pauvres s’y mettront 5 - Le général De Galliffet Dit “Le Marquis aux talons rouges” Parce qu’il patauge dans le sang frais Et qu’il fait tuer tout ce qui bouge 3 000 communards liquidés Félicité pour sa conduite Supprime d’abord les plus âgés Parce qu’ils ont connu quarante-huit Ça craque à la Gare Montparnasse Mais ça résiste aux Batignolles Rue Lepic les femmes tiennent la place Dmitrieff se bat comme une folle A Montmartre au milieu des tombes Louise Michel fait le coup de feu Pluie d’obus, glorieuse hécatombe On lutte et on meurt comme on peut Wroblewski sur la Butte aux Cailles Installe une batterie et canonne La Bastille est un champ de bataille On incendie ce qu’on abandonne Paris prend feu messieurs mesdames Rive gauche et rive droite pareillement On dirait deux murailles de flammes Traversées par un fleuve de sang Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Chant de Guerre Parisien Texte : Arthur Rimbaud Musique : Emmanuel Bex Le Printemps est évident, car Du cœur des Propriétés vertes Le vol de Thiers et de Picard Tient ses splendeurs grandes ouvertes Ô Mai ! quels délirants culs-nus ! Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières Écoutez donc les bienvenus Semer les choses printanières ! Ils ont schako, sabre et tam-tam Non la vieille boîte à bougies Et des yoles qui n'ont jam, jam Fendent le lac aux eaux rougies ! Plus que jamais nous bambochons Quand arrivent sur nos tanières Crouler les jaunes cabochons Dans des aubes particulières ! J'ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle Je commence de suite par un psaume d'actualité Thiers et Picard sont des Éros Des enleveurs d'héliotropes Au pétrole ils font des Corots Voici hannetonner leurs tropes Ils sont familiers du Grand Truc ! Et couché dans les glaïeuls, Favre Fait son cillement aqueduc Et ses reniflements à poivre ! La grand'ville a le pavé chaud Malgré vos douches de pétrole Et décidément, il nous faut Vous secouer dans votre rôle Et les Ruraux qui se prélassent Dans de longs accroupissements Entendront des rameaux qui cassent Parmi les rouges froissements ! Musique : Pierre Dupont Arrangements : Emmanuel Bex Texte : David Lescot 6 - La Bastille cède, puis la Villette Delescluze tombe au Château d’eau Des gendarmes, des flics et des prêtres Sont exécutés rue Haxo Ça dure depuis une semaine Les blessés, les morts, les mourants Remplissent la mairie du XXème Pas de médecins ni de médicaments Dimanche 28 mai rue de Paris Dernier coup de canon fédéré On dirait un râle d’agonie Toute la Commune est désarmée Presque toute : reste une barricade Un dernier rempart à Belleville Rue Ramponneau ça pétarade Toute l’armée contre un indocile Un dernier front, rue Ramponneau Un homme seul contre une déferlante Les Versaillais plantent leur drapeau Et lui trois fois il le déplante Encore quelques coups de fusil On échange encore quelques prunes Et à une heure tout est fini La Semaine sanglante et la Commune Oui mais ! Ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare ! à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront Quand tous les pauvres s’y mettront Mike Ladd : freestyle
13.
Le sillage Le sillage File comme deux rivières de diamant Qui serpentent symétriquement Puis se mêlent En un seul courant Du ciel froid Du ciel noir du sud De la neige tombe sur le pont On navigue à travers les glaçons Pas d'étoiles La coque craque A un des mâts On a pendu un albatros au regard sombre A l'envers Pour qu'il meure sans tâcher la blancheur de ses plumes On pense aux anciens continents sous la mer Les anciens continents engloutis Le sillage brille dans la nuit

about

"Je n’ai jamais eu envie de faire de la musique à poser sur une cheminée pour faire joli, mais plutôt de comprendre profondément de quoi le jazz était constitué.
Au terme de toutes mes recherches, j’y vois un indéfectible sens du dialogue, de la fraternité, de la danse, de la conscience du monde."

Concert de "LA CHOSE COMMUNE" en 2017 : vod.letriton.com/la-chose-commune.html

credits

released January 1, 2017

Composition musicale : Emmanuel Bex

Texte et mise en scène : David Lescot

Emmanuel Bex : orgue
David Lescot : voix, trompette
Elise Caron : chant, flûte
Mike Ladd : spoken words
Géraldine Laurent : saxophone
Simon Goubert : batterie


Enregistré au Triton les 21, 22 et 23 novembre 2016

Prise de son / mixage : Jacques Vivante
Assistant : Florian Tirot
Mastering : Nicolas Baillard (La Buissonne)

Illustration couverture : Gala Collette
Photos : Christophe Raynaud de Lage


TRI-17538

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